Le Sovereign Advisory, ou conseil souverain, joue un rôle clé dans la gestion des finances publiques des gouvernements. Il consiste à fournir des conseils stratégiques aux États sur la gestion de la dette, la mobilisation des ressources, et la réforme des politiques publiques. Ce type de conseil est crucial pour aider les gouvernements à maintenir la stabilité économique, améliorer leur crédibilité auprès des marchés financiers, et optimiser l’utilisation des ressources disponibles.
Ecris comme ça, on n’apprend pas grand chose.
Simplifions. Imaginons un petit village. Ce village doit faire face à des défis de gestion.
Les dirigeants du village doivent refaire la route qui va au marché, s’assurer que le petit dispensaire est bien équipé, etc. Pour faire tout cela, ils ne peuvent compter que sur les taxes que paieront les villageois, les ressources que pourraient dégager les entreprises publiques du village et éventuellement les aides d’autres villages.
Supposons maintenant que les ressources du village ne suffisent pas. Le village devrait donc s’endetter.
Gestion de la dette
Pour différentes raisons, les dettes du village pèsent de plus en plus sur les finances du village. Leurs remboursements menacent d’étouffer le développement du village. Les dirigeants du village vont faire appel à des conseillers, des spécialistes du « sovereign advisory ».
Avec leurs aides, le chef du village va restructurer cette dette : négocier des délais de paiement, réduire le taux d’intérêts, annuler une partie de la dette, etc. L’objectif est d’éviter une surcharge qui limiterait tout futur investissement.
Les conseillers peuvent aussi suggérer de nouvelles stratégies pour accroitre et diversifier les sources de revenus, ou des économies à faire dans le budget.
Une fois ou pendant que la question de la dette est réglée, le village s’attelle au projet de la route qui va au marché. Pourquoi ? Les récoltes agricoles du village s’améliorent et les agriculteurs du village ont besoin de routes plus larges pour transporter leurs productions. En ne traitant pas ce sujet, la croissance économique et sociale du village est ralenti.
Mobilisation des ressources
Le village doit financer les travaux de construction de la nouvelle route. Avec l’aide du sovereign advisory, le village va chercher le financement nécessaire en augmentant les taxes, auprès de riches villageois, de structures qui financent les constructions de routes, d’autres villages, etc. Les conseillers en sovereign advisory aideront le village à identifier la meilleure manière de mobiliser les ressources, les meilleurs partenaires financiers potentiels, les arguments à présenter à ces derniers, etc.
Le sovereign advisory peut aussi donc intervenir dans un type particulier de mobilisation de ressources : le partenariat public-privé (PPP).
Un PPP est un accord entre une entité publique et des entreprises privées pour réaliser des projets d’intérêt public, comme des infrastructures (routes, hôpitaux, écoles). Dans un PPP, le secteur privé finance, construit, et parfois gère le projet, en échange de paiements ou d’une part des bénéfices générés par ce projet. Cela permet au gouvernement de réaliser des projets coûteux sans utiliser immédiatement ses propres ressources, tout en transférant certains risques financiers et opérationnels au secteur privé. Le sovereign advisory va jouer un rôle clé dans la réussite de partenariat public-privé (PPP) relatif à cette route, en aidant le village à structurer les accords de manière efficace et équilibrée.
Grâce à la gestion de sa dette et à sa nouvelle capacité de mobilisation de ressources, le village gagne en crédibilité auprès de ses habitants et de ses partenaires. Ce qui lui permet d’obtenir de meilleures conditions pour ses projets futurs, que ce soit pour installer de l’énergie solaire ou un système d’irrigation.
En prenant comme base un village, le rôle du sovereign advisory devient de suite plus clair.
Pourquoi est-ce essentiel ?
Dans un contexte où de nombreux pays, notamment en Afrique subsaharienne, font face à des niveaux de dette croissants et à des déficits budgétaires persistants, le sovereign advisory aide à structurer des réformes fiscales et économiques nécessaires pour stabiliser les finances publiques. En restructurant la dette souveraine ou en élaborant des stratégies fiscales plus efficaces, les conseillers souverains permettent aux gouvernements d’éviter les crises de liquidité et d’améliorer leur solvabilité sur le long terme.
Le rôle du Sovereign Advisory dans le développement
En plus de la gestion de la dette, le sovereign advisory joue un rôle déterminant dans la mise en place de cadres favorisant les investissements privés. Un gouvernement qui met en œuvre des réformes économiques judicieuses grâce au conseil souverain peut attirer des investisseurs privés, notamment dans les secteurs critiques comme les infrastructures vertes. Ainsi, le sovereign advisory devient un levier indispensable pour le financement des projets de développement à long terme, tout en favorisant une croissance durable.
Ce conseil s’étend aussi aux politiques de gouvernance, à la transparence et à l’efficacité des dépenses publiques, autant de facteurs qui renforcent la confiance des créanciers et des investisseurs. Grâce à cela, les États peuvent financer des infrastructures stratégiques, telles que les réseaux d’énergie verte, tout en réduisant les risques financiers liés à ces investissements.
Certains pourraient argumenter, à raison, qu’un Etat sérieux n’a pas besoin de sovereign advisory. Qu’il s’agit de sujets devant être traités en interne, par une équipe, une structure dédiée.
La question de l’indépendance des acteurs du sovereign advisory, vis à vis du marché financier et/ou de certains acteurs, peut aussi être soulevée.
Cependant, même les gouvernements avec des équipes internes compétentes peuvent bénéficier d’une perspective externe. Le sovereign advisory apporte une expertise mondiale, une connaissance des meilleures pratiques internationales et une capacité à naviguer dans des situations complexes
Quand à la question de l’indépendance, de nombreux acteurs du sovereign advisory opèrent avec des réglementations strictes en matière de transparence et de conflits d’intérêts. Les institutions reconnues, telles que Rothschild & Co ou Lazard, ont des obligations déontologiques et un cadre de gouvernance qui les contraint à agir dans l’intérêt des États qu’elles conseillent.
Pour conclure, s’il est utile de faire appel au sovereign advisory, il appartient aux gouvernements de sélectionner ces conseillers sur la base des intérêts supérieurs de leurs nations, et en fonction de leurs intégrités et de la transparence de leurs pratiques.