Il y a quelques années, l’écriture était pour moi bien plus qu’une simple passion : c’était une obsession dévorante, un exutoire vital. Jeune étudiant béninois propulsé en Occident, je ressentais le besoin viscéral de partager ma vision du monde, de narrer mes aventures et d’exprimer mes opinions sur mon Afrique natale.

Avec le recul, je comprends aujourd’hui que pour le post-adolescent déraciné que j’étais, l’écriture jouait un rôle cathartique essentiel. Elle m’offrait une fenêtre sur mon intimité, créant ainsi des ponts invisibles avec d’autres âmes, proches ou lointaines. À l’époque, j’adhérais corps et âme au narratif prometteur selon lequel « l’Afrique est le futur ». Il m’apparaissait alors important d’amplifier cette vision en partageant mon histoire de jeune africain citoyen du monde. Dans ce processus, les enjeux personnels et collectifs fusionnaient, et l’écriture devenait le prolongement naturel de ma réflexion intellectuelle et émotionnelle.

Des traces de ces écrits juvéniles subsistent encore sur wayback machine, témoins silencieux de cette période effervescente.

Puis vint la fin des études, et avec elle, l’immersion brutale dans la vie d’adulte. Cette nouvelle réalité, exigeante et prenante, laissait peu de place à mes envolées lyriques d’antan. Parallèlement, ma perception du narratif africain évoluait. La complexité des défis du continent m’apparaissait désormais dans toute son ampleur, érodant quelque peu mon innocence et, par là même, l’ardeur de ma plume. L’écriture devint sporadique, et je crus, à tort, que le feu s’était définitivement éteint.

Pourtant, depuis quelque temps, je sens les cendres se raviver, rougeoyer à nouveau. Mon quotidien s’est certes complexifié, mais c’est peut-être précisément cette complexité qui rallume la flamme. Cette nouvelle maturité m’incite à recentrer mon regard, à affiner mon propos.

Pour cette version 2024 de mon blog, je souhaite explorer principalement deux domaines qui me tiennent à cœur : les enjeux du conseil en souveraineté (« sovereign advisory« ) et le rôle des infrastructures vertes (« green infrastructure« ) comme leviers de développement en Afrique subsaharienne.

Je vous invite donc à embarquer avec moi dans cette nouvelle aventure scripturale, où l’expérience acquise vient nourrir la passion retrouvée.